Mon marathon de Genève
Dimanche 15 mai 2022, le marathon de Genève m'ouvre ses bras sous une chaleur sèche qui aura bien compliqué ma course. La course commence à 9 h 45, l'ambiance est super bonne et les sourires sont sur tous les visages. Je tente un temps de 4 h 00 en espérant faire un peu moins comme lors de mon précédent marathon. J'utilise la même méthode que d'habitude pour éviter de réfléchir à gérer mon temps : je colle le pacer (merci Patrick). Tout se passe très bien jusqu'au 35ᵉ km et soudain, je sens des fourmis dans tout le corps. Je sais que c'est mon mur, cette distance. L'an dernier au marathon de Lyon, je l'avais vécu aussi, mais j'avais réussi à tenir. Là, j'essaye, mais finalement, je suis contraint de m'arrêter vers le km 40. Heureusement un coureur vient vers moi, et me dis de ne pas m'arrêter, que le balai est à 6 h, qu'il faut que je continue ! Bref, je marche, je titube, mais je continue dans les rues de Genève. Toutes les personnes que je croise m'encouragent, me disent un mot gentil, toutes sont adorables… J'avais promis à ma fille de ne pas me mettre dans le rouge, alors je fais attention et je continue en marchant. La flamme des 4 h 15 me double, je suis surpris, je pensais être beaucoup plus loin que ça, j'ai perdu la notion du temps. Et là mon pote Ben débarque et continue de marcher avec moi, il ne me lâchera plus et cours même à mes côtés pour les derniers 300 m que je fais, le regard fixé sur le chrono. Je veux finir avant 4 h 30. Cette ligne d'arrivée, je te la dois Ben !
Je finis en 4 h 29, déçu, fatigué. Ce marathon est derrière moi maintenant et je comprends toujours pas ce qui m'est arrivé, manque de préparation, chaleur, déshydratation ? Le fait est que je ne suis plus déçu, je cherche juste les raisons afin que cela ne se reproduise plus. Il me reste 35 km de sourires et de rencontres, des villages traversés, des gens accueillants, des bénévoles aux petits soins. Il me reste aussi ces derniers km extrêmement dur qui m'ont poussé si près de l'abandon. Mais la force de ce sport est que bien qu'il soit un sport individuel, on peut compter sur la force et l'entraide de tous les coureurs autours de nous.